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 VELVET ♦ i beg your dance, i beg for your smile

tick tock, who's there ? well, this is hell for sure !






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MessageSujet: VELVET ♦ i beg your dance, i beg for your smile   VELVET ♦ i beg your dance, i beg for your smile 053Ven 3 Aoû - 22:50


VELVET & HAGAN.





Le violon trônait là, à portée de main à peine. De sa courbe boisée, de ses cordes usées mais étincelantes, elle le narguait. Le caisson demeurait silencieux, l'archet gisait comme la pièce manquante dont il avait désespérément besoin. Depuis la matinée même, Hagan avait fixé son regard bleu intense sur son instrument. Il l'avait détaillé dans son ensemble, puis dans ses moindres moulures. C'était un violon parfait, un stradivarius à son cœur, une œuvre en elle-même. Il avait tant aimé caresser ses cordes, poser son menton meurtri sur son bois frais. Il avait tant rêvé de jouer sur une scène, d'entendre les émois du public s'élever sous son talent inné. Un virtuose, il était persuadé d'être un virtuose, le Mozart incompris, le Beethoven dont on avait troqué la vue pour une bonne ouïe. Aujourd'hui il n'était plus rien. Au Wonderland, il n'y avait plus de place pour la magie symphonique, pour les enchantements musicaux. Personne ne prenait le temps de l'écouter lui. Personne n'avait le temps et tout le monde l'avait à la fois. White Rabbit apparaissait parfois à la vue de tous pour mieux détaler. Sa montre à gousset ne cessait de défiler, de faire résonner son tic tac au monde comme si tôt ou tard le Wonderland sonnerait sa fin. Il détestait le croiser sur sa route, il lui donnait toujours une impression de chute irrémédiable, de fin imminente. Il n'avait plus l'inspiration. Cet horizon sombre et délabré ne lui donnait plus le goût à la composition, ces monstres agressifs, ces plantes déguisées, tout donnait la nausée et le besoin de s'en échapper. Pourtant il était prisonnier de cette misère, il lui appartenait entièrement et c'était avec la mort qu'il devait composer désormais. Son dernier morceau avait été d'abord sa meilleure œuvre. Elle avait tant séduit ce regard de biche, elle avait créé tant de mouvements langoureux, de chorégraphies envoûtantes. Le souvenir de ces moments de félicité et d'oubli serrait son cœur dans un étau glacial, provoquant une nausée amère. Avec un geste maladroit presque timide, Hagan se saisit de son violon dans une main. L'archet se souleva également puis frotta lentement contre les cordes. Un son désagréable trop aigu, mal maîtrisé. Le jeune homme s'arrêta puis ferme les yeux. De dégoût, il se mordit violemment la lèvre jusqu'à ce qu'une goutte de sang ne perle dans sa bouche et lui confère ce goût ferreux qu'il détestait plus que tout. Il fit une nouvelle tentative : le timbre s'était adouci mais la justesse ne pointait toujours pas le bout de son nez. C'en était trop. Essuyant une larme qui humidifiait son œil bleu d'un geste rageur du bras, il bondit sur ses pieds. Il enjamba le muret contre lequel il était adossé puis courut à grandes enjambées vers le Nord de Wonderland. Il partait à la recherche de son rayon de soleil, il courait après le soupçon de délivrance qui avait si tôt disparu...

La Sirène Mutilée avait autant de prestige que de dévastation. Le cabaret n'était plus à son apogée depuis que le Sad Hatter avait ruiné la beauté du Wonderland. Les danseuses étaient tout aussi mutilées que leur symbole à l'entrée, elles étaient tout aussi prisonnières de l'établissement qu'elles laissaient croire à une liberté de luxure sans nom. Leurs danses n'avaient d'égal, leurs minois de délicatesse plus étrange, toutes les apparences étaient tout aussi convaincantes que tristement feintes. Lorsqu'il arriva devant l'entrée, Hagan n'émit aucun son. Il n'appela personne, ne foula pas l'entrée. Son menton retrouva sa place sur le violon, son archet redevint le prolongement de son bras d'artiste et lentement il se mit à jouer. Soudain la mélodie n'avait plus aucune fausse note, elle glissait dans l'air comme la plus douce des brises. Les notes s’enchaînaient, la musique demeurait parfaite et peu à peu Hagan sentait une bouffée de chaleur s'éprendre de ses entrailles. Il voulait la voir, elle devait danser pour lui comme au bon vieux temps. Tout le monde avait eu vent de cette composition et une vieille dame aux froufrous rosés dont le décolleté débordait trop largement de son corset finit par passer la tête par l'entrée illuminée du cabaret. Le mot épave n'aurait pas pu mieux convenir à cette dame qu'à l'aspect de l'établissement. D'une voix grasse et peu avenante, elle s'écria à l'attention d'Hagan qui ne cessait de jouer : « Hey Ghost, dégage-moi de là, elle n'a pas de temps à t'accorder. » Mais cette fois-ci il persévérerait. Il ne renoncerait pas. Pas avant d'avoir aperçu ses yeux de biches, pas avant d'avoir vu son sourire en reconnaissant la partition qui portait son nom. Le son devenait de plus en plus intense, la passion enveloppait de nouveau Hagan dans un cocon réconfortant et mélomane. Il était dans son élément. L'artiste réapparaissait sitôt que l'espoir de la voir danser pour lui était possible. Il était fou, cinglé, obsessionnel mais c'était ce manque de déraison qui le sauvait d'une détresse davantage avide. Une carafe de vin explosa à ses pieds tandis que la voix féminine redoublait d'ardeur : « Dégage Ghost ! » Ce surnom était tout aussi tranchant que réaliste. Même quand la porte de l'épave se referma à son nez, il n'abandonna pas. De temps en temps, Hagan risquait un œil en direction de la Sirène. Elle allait se montrer sa sirène, elle ne résisterait pas. Pas à sa mélodie, pas à son ode.
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MessageSujet: Re: VELVET ♦ i beg your dance, i beg for your smile   VELVET ♦ i beg your dance, i beg for your smile 053Mar 7 Aoû - 5:48

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The things we do just to stay alive

Tic, tac, tic tac. C’était le son de ta vie qui t’échappait, et tu en étais parfaitement consciente. Tu avais beau lancer cette phrase plusieurs fois par jour à tes clients, le grand sourire aux lèvres en servant inlassablement des boissons sous le regard profond de Blue, tu ne riais pas du tout. Ce bruit qui te suivait partout où tu allais, ce bruit qui trahissait ta jambe manquante, ce bruit qui définissait désormais ce que tu étais. Ce bruit qui te rappelait que tu ne pourrais probablement plus jamais danser. Ce bruit qui te rendait folle, ce bruit que tu aurais voulu faire taire pour toujours. Cette jambe de fer, tu l’aurais bien détruite, à défaut de savoir que c’était toujours mieux que de ne pas avoir de jambe du tout. Tu ne pouvais la regarder sans être emplie de désespoir et de colère. Tu ne pouvais pas l’oublier, tant son tic-tac était omniprésent dans ta vie et faisait désormais partie de toi. Il te suivait partout où tu allais et annonçait ta présence alors que tu aurais voulu te faire discrète. Dans le brouhaha de la Sirène Mutilée, il était à peine perceptible, mais cela ne changeait rien. Toi, tu savais qu’il était là, et c’était tout ce qui comptait. Tu savais que tu ne danserais probablement plus jamais, et que tu servirais des verres toute ta vie. Tu regardais la scène avec envie, avec une jalousie qui suintait par tous les pores de ta peau. Tu rêvais de la caresse des lumières sur ta peau, d’entendre les cris du public qui se mêleraient aux dernières notes de musique, aux derniers pas de danse, à tes bras qui se lèveraient dans les airs pour accueillir leurs acclamations à leur apogée. Tu te rappelles tout ça. Et, plus que tout, tu aimerais le revivre, encore et encore. Pourtant, tu sais que c’est impossible, et que le dilemme qui t’anime est trop puissant. Pourtant, tu sais que tu devras faire un choix. Blue ou la danse. Un homme ou ta passion.

Il te surprend souvent à le regarder fixement, mais bizarrement, cela ne te gêne aucunement. Le regard que vous échangez alors, ou le sourire qu’il te fait, cela vaut bien être prise en train de l’observer jusqu’à en être malpolie. Tu le regardes diriger son cabaret avec une poigne de fer et beaucoup de professionnalisme. Puis, tu te dis que si tu le trahis, tu pourras danser à nouveau. Cette pensée fait son petit bout de chemin dans ton esprit, grandit, grandit… Et meurt tout à coup lorsque tu penses à la déception qu’aurait Blue s’il savait ce que tu tramais dans son dos, ce que tu cachais derrière tous tes sourires un tantinet aguicheurs. D’un autre côté, tu savais que si tu continuais à donner des informations sur ton patron à la Reine Blanche, celle-ci finirait par te redonner ta jambe lorsqu’elle aurait accompli sa vengeance. Tu n’arrivais plus à vivre avec toi-même, surtout pas maintenant que tu ne pouvais plus oublier tes problèmes dans la danse. Tu te contentais d’échanger des banalités avec les clients et de leur servir de quoi à boire. Tu te détestais. Tu te haïssais profondément d’être aussi recalée, d’être une simple employée comme les autres. Tu étais certaine toujours aussi jolie, mais sans la danse, tu ne pouvais plus être radieuse. Adorée. Admirée. Et cela te tuait plus qu’autre chose, de regarder toutes ces jeunes demoiselles sur scène prendre ta place, voler la vedette, être à ta place. Tu appartenais à la scène. Tu y avais vécu toute ta vie et en être ainsi privée était le pire des châtiments. La Reine Blanche savait exactement comment te faire du mal, et elle réussissait son chantage à merveille.

Tu t’étais réfugiée dans ta chambre, loin de cette scène qui t’appelait, loin de ces clients que tu ne voulais pas vraiment voir, loin de ces conversations insipides. Le cabaret fini par se vider lentement, mais tu restais là, sur ton lit, la tête entre les mains, tentant de faire disparaître le tic tac qui martelait tes pensées. Puis, comme si on ne te torturait pas assez ainsi, une mélodie familière te fit frissonner et fit battre ton cœur plus fort. Ta tête bougeait doucement au rythme des notes qui s’enchaînaient. Tu connaissais la pièce par cœur, ainsi que son compositeur. « Hey, Ghost, dégage-moi de là, elle n’a pas de temps à t’accorder. » Tu lui avais dit que tu ne voulais pas le voir. Qu’elle devait le faire partir, à tout prix, en l’insultant, en lui lançant des trucs, en lui criant dessus. Le bruit de verre brisé ainsi que les cris qui redoublaient d’ardeur confirmèrent qu’elle avait bien écouté tes conseils. Pourtant, la musique continuait en s’amplifiant, emplissant tes oreilles de pur bonheur, te faisait frémir jusqu’à la pointe de tes orteils. Hagan. Tu savais que c’était lui. Il était bien le seul à venir jouer du violon devant la porte de la Sirène Mutilée, jouant cette pièce-là. Ta pièce. Celle qui portait ton nom, et celle qui te rappelait tes jours glorieux. Celle que tu détestais autant que tu aimais. Tu le haïssais en cet instant pour te faire revivre ces moments. Tu savais ce qu’il voulait. Ça avait toujours été la même chose, et tu avais pris beaucoup de plaisir à danser pour lui, à faire onduler ton corps au rythme de sa musique qui t’envoûtait. Mais tu ne pouvais plus faire ça. Tu ne pouvais plus danser. Alors que la pièce arrivait à son apothéose, tu n’en peux plus. Tu te lèves, enfiles la seule jupe courte de ton garde-robe histoire de bien le choquer avec ta jambe de fer et ton tic-tac incessant, et tu traverses la Sirène Mutilée d’un pas lourd. Tu fais signe à la bonne dame que tu vas t’occuper de lui, et elle hausse les épaules. Ce n’est pas son problème, c’est le tien, après tout. Tu prends une grande inspiration et tu ouvres brusquement la porte. Il n’a pas changé depuis la dernière fois que tu as dansée pour lui.

« Écoute, je vais être parfaitement honnête avec toi. Tu ne peux pas revenir ici. Tu ne peux pas arriver, jouer du violon et espérer que je sorte de mon trou. Ça ne marche pas comme ça. Bon, tu peux toujours dire que ça a marché cette fois, mais ça ne marchera plus. Ce n’est plus pareil. Je ne suis plus pareille. Alors dégage. Tu ne fais pas partie de ma nouvelle vie et j’ai depuis longtemps enterré l’ancienne. Lâche ton putain de violon et laisse-moi tranquille! »

Tu lui fermes la porte au nez sans plus de cérémonie, oubliant totalement qu’elle n’était pas barrée et qu’il pouvait parfaitement bien la pousser pour entrer à l’intérieur. Tu t’écroules sur la première chaise que tu vois et tu prends de nouveau ta tête entre tes mains, tentant désespérément de ne pas laisser de sombres sentiments d’emparer de ton être.
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MessageSujet: Re: VELVET ♦ i beg your dance, i beg for your smile   VELVET ♦ i beg your dance, i beg for your smile 053Ven 10 Aoû - 11:03


VELVET & HAGAN.





La douce musique d'un amour perdu ou la complainte symphonique d'une amitié déchue, voilà bien des compositions qu'Hagan n'aurait pas cru avoir à jouer. Il n'avait jamais été homme à partager ses mélodies, à les jouer pour les oreilles des autres rien que pour leur bon plaisir. Un homme de l'orphelinat – certainement le jardinier, il se souvenait combien sa tête avait l'allure d'un tournesol grâce à son imagination débordantes, lui avait un jour conseillé de s'inscrire dans un conservatoire, de s'échapper de cet établissement glauque qui ne promettait aucun avenir parce qu'il avait un talent inné mais brut qui était encore à tailler à l'image d'un diamant. Aujourd'hui le tableau du diamant encore à l'état sauvage le faisait bien ricaner. Il errait sans but dans ce Wonderland abandonné, les éclats de rire étaient remplacés par les hurlements de terreur et le havre de paix dans lequel il s'était épanoui jadis n'était plus que terre de désolation et de deuil. La mort du Sad Hatter avait tout changé ici : comment aurait-il pu croire qu'un personnage soit aussi important à la survie d'un pays ? Pourrait-il lui un jour être aussi indispensable pour les autres ? Il avait peine à croire et quand il s'était précipité jusqu'à la Sirène Mutilée pour aller réclamer son soleil perdu, il ne récolta qu'insultes et mauvaise foi. Pour la première fois, il persévérait. La Reine Rouge lui avait appris le goût du labeur, l'odeur du travail bien fait et même si dans la plupart des cas il s'agissait de crimes, aujourd'hui il ne partirait pas sans avoir obtenu ce pourquoi il s'était risqué en ces lieux : Velvet. Sa danseuse attitrée, sa muse artistique, sa déesse qui rendait ce monde un peu moins morose. Il avait souri en la voyant onduler devant lui, il l'avait écouté des heures, avait absorbé le moindre mot qui était sorti de sa bouche pulpeuse. Ça n'était pas de l’ordre de l'amour ou de l'attirance sexuelle – Hagan serait même incapable d'en définir les symptômes – il se sentait juste irrémédiablement fasciné par le talent de Velvet, par sa capacité à atténuer la souffrance qu'il avait toujours cherché à combattre en vain. La jolie blonde avait été la première personne à le remercier : la première à arborer des yeux pétillants alors qu'il avait mis son violon à contribution pour lui présenter l’œuvre qui portait son doux prénom. Elle n'aurait pas pu mieux porter un tel patronyme: aussi caressante que le velours, dont la couleur s'assombrissait parfois d'un revers de main mais qui demeurait toujours aussi éclatante aussitôt qu'on retrouvait son bonheur. Il n'avait jamais su si elle était heureuse en ces lieux et maintenant qu'il campait à l'entrée malgré son intrusion, le jeune homme avait l'espoir de venir la libérer d'un refuge trop étouffant. Que les sons voleraient jusqu'à son esprit pour qu'elle l'accompagne et qu'ensemble ils ne demeurent aussi comblés loin de cette atmosphère cacophonique.

Le morceau parvenait à son apogée. Hagan n'écoutait même plus les remontrances de la grosse gérante, il était même incapable de deviner si elle lui avait claqué la porte au nez. Il était bien trop emporté par sa propre musique, donnant l'illusion que plus rien n'était grave autour de lui. Plus rien ne comptait à partir du moment où il excellait dans son art jusqu'à ce que le minois tant attendu ne pointe le bout de son nez pour lui sauter dans les bras. Si son esprit semblait libéré et vagabondait au rythme des notes plus ou moins légères, son cœur lui s'alourdissait au fur et à mesure que la fin funeste n'approchait. Elle n'allait pas venir. Elle allait le rejeter comme ses morveux de camarades l'avaient toujours fait. Elle allait grassement lui rire à la figure avec ses garces d'amies, crachant combien il était trop faible pour s'en sortir seul. Au moment même où son dernier mouvement sur les cordes usées ne s'échoue dans le vide, Hagan entendit la porte s'ouvrir. Ses yeux bleus s'ouvrirent rapidement et sondèrent impatiemment le visage de Velvet. L'ombre d'un sourire paraissait s'afficher sur le visage désespérément triste de l'Allemand. Il ne peut détacher son regard de son visage si bien que le reste de son corps passa totalement inaperçu pour l'instant. Il avait tellement hâte de retrouver cette satisfaction, qu'elle lui dise qu'elle était désolée pour se jeter dans ses bras épuisés. Puis la tornade passa, son ton n'était que mépris et indifférence. Sous le choc, Hagan en laissa tomber son archet sur le sol terreux. A l'image d'un artiste incompris, il n'avait jamais été dans la demi-mesure. Il avait toujours subi les extrêmes que ça soit la plus grande des joies à la plus macabre des déceptions. Il n'avait jamais su contrôler ses émotions et à maintes reprises, on avait préféré voir en lui un acteur acharné à faire de son quotidien un malsain spectacle. Sans plus de cérémonie, elle le congédia aussi vite. Le monde qu'il avait tant aimé avait-il viré au cauchemar ? N'était-elle que la jumelle maléfique de celle qu'il cherchait avec tant d'ardeur ? S'était-il une nouvelle fois de plus trompé sur la personne ? Était-elle comme toutes ces femmes vénales et enchanteresses qui vous distrayaient d'une cambrure de dos, d'un regard faussement candide avant de vous retirer d'une main criminelle tout ce qui vous était le plus cher ? Elle réduisait sa musique à l'état d'un bruit de fond désagréable, le vol d'un moustique indésirable, le sifflement suraigu des ruines détestées du Wonderland. Se jetant littéralement sur la porte fermée, il asséna de coups de poings violent et de coups de pied déterminés. Si elle ne venait pas à lui, il viendrait jusqu'à elle. Il l'arracherait de force à ce cabaret pervers qui profitait du goût des gens pour les belles choses à leurs fins immorales. « Tu n'as pas le droit d'être comme ça ! Qui t'a métamorphosée, qui a osé t'éloigner de moi ? » A l'intérieur, les acolytes de Velvet commençaient à l'observer d'un air désolé comme si elle subissait les assauts d'un admirateur un peu trop fanatique, il en était intimement convaincu. Il voulait leur crever les yeux qu'elles sachent la vérité, les prostrer dans un coin pour avoir enfin le tête-à-tête qu'il réclamait. Des larmes de rage s'amoncelaient au coin de ses yeux mais il refusait pour l'heure de les laisser s'en échapper. Il frappait encore et encore jusqu'à ce qu'elle cède, jusqu'à ce que seule une force masculine ne soit en mesure de le virer d'ici pour de bon. Qu'elle le repousse à coups de ses pieds si gracieux dans les côtés si ça l'enchantait mais qu'elle lui accorde l'attention qu'il méritait. « On ne change pas comme ça ! Ton élégance, ma musique, ils étaient fait pour créer cet œuvre. Ton œuvre, Velvet, tu n'as pas le droit de la refuser ! L'art ne ment pas, sors de là bon sang !!! » Sa force s'amenuisait mais pas sa volonté. Pas cette fois-ci. Les coups résonnaient moins dans le vieux bois de la porte mais ils étaient toujours là, incessants, entêtants comme un air obscure qui vous hantait l'esprit, nuit et jour.
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MessageSujet: Re: VELVET ♦ i beg your dance, i beg for your smile   VELVET ♦ i beg your dance, i beg for your smile 053Mer 22 Aoû - 4:23

Il ne lâchait pas l’affaire. Il restait là, frappant la porte avec toute la force dont il était capable. Tu aurais voulu qu’il s’en aille. Tu le lui avais dit, d’ailleurs : tu t’étais extraite de ton trou et tu étais allée le voir pour lui dire que tu ne pourrais plus danser pour lui. Tu aurais pensé qu’il ramasserait son violon et son archer et qu’il partirait, qu’il te laisserait tranquille et qu’il arrête d’essayer de défoncer la porte déjà en bien mauvais état. Tu aurais bien aimé avoir raison, et pourtant tu n’aurais pas pu avoir plus tort. Les coups redoublèrent de puissances, ses paroles redoublèrent d’ardeur, et tu voyais bien qu’il ne te laisserait pas tranquille. Les gens encore présents à la Sirène Mutilée commençaient à sortir pour venir t’observer, pour venir observer cette scène qu’ils trouvaient plutôt comique. Hilarante, en effet. Tous savaient ce qu’il venait chercher, et tous savaient pourquoi tu ne pouvais pas le lui offrir. Ta jambe en fer, désormais visible, martelait la scène de son tic-tac effrayant. « Tu n'as pas le droit d'être comme ça ! Qui t'a métamorphosée, qui a osé t'éloigner de moi ? » Tu aurais bien aimé ne pas être comme ça, toi aussi. Métamorphosée, comme il le disait si bien. Tu aurais aimé que personne ne l’éloigne de lui, que tu puisses encore danser. Tu ne voulais pas voir l’étincelle que tu allumais dans leurs regards s’éteindre, comme elle s’éteignait dans les yeux d’Hagan. Bientôt, il comprendrait. Bientôt, il partirait. Il n’accepterait pas tout de suite qu’il lui faudrait une autre muse, mais tu espérais qu’il finirait par s’y faire, parce que tu tenais quand même à lui, et que tu étais loin de pouvoir récupérer ta jambe. Ta vraie jambe. Celle qui te permettrait de danser à nouveau, t’éblouir des foules. Celle qui te permettrait de revivre à nouveau, de retrouver le sourire, et d’arrêter de te tracasser à propos de Blue et de la Reine Blanche, même si tu supposes avec justesse que tu ne réussiras probablement jamais à avoir ta jambe ainsi que le patron de la Sirène Mutilée. Tu devras choisir.

Tu t’étais relevée, toisant les quelques personnes qui étaient présentes. « Ceci ne vous concerne aucunement et je vous demanderais donc de continuer à travailler, sinon cet incident parviendra aux oreilles de Tintenfisch. » Ta menace, même si elle faisait très petite fille de six ans menaçant d’aller tout raconter à ses parents, eu l’effet escompté. Tous partirent aussi vite qu’ils étaient venus, désireux d’éviter une conversation avec Blue sur ‘cet incident.’ D’ailleurs, toi aussi tu aimerais bien l’éviter, et pendant qu’il était encore dans ses appartements, il était temps pour toi d’aller régler cette histoire qui te faisait souffrir plus qu’autre chose. Tu mettrais les choses au clair avec Hagan, et avec un peu de chance il te laisserait repartir et tu ne le reverrais jamais, et il ne pourrait ainsi plus te rappeler qu’un jour, tu dansais pour lui. Seule au milieu de la grande pièce, tu prends une grande inspiration, tentant de trouver les mots pour le convaincre, tentant de te convaincre toi-même que c’était réellement terminé, tentant de te calmer un peu, tentant d’avaler toute cette souffrance pour que seuls les faits ressortent de ton récit. Il continue de frapper la porte, il continue à vociférer. Tu ne lui en veux pas, au fond, toi aussi tu aimerais frapper les murs, frapper tout ce que tu trouves et hurler jusqu’à ce que tu n’aies plus de voix. « On ne change pas comme ça ! Ton élégance, ma musique, ils étaient faits pour créer cette œuvre. Ton œuvre, Velvet, tu n'as pas le droit de la refuser ! L'art ne ment pas, sors de là bon sang ! » Tu ouvres brusquement la porte, t’attendant presque à recevoir un coup bien senti dans la gueule. Mais non. Tu le regardes. Et tu soupires profondément. Tu fermes la porte derrière toi. Tic, tac, tic, tac. Ta jambe compte les secondes qui s’égrènent alors que tu l’observes toujours. Tu te rappelles de ses yeux lorsque tu dansais pour lui, tu te rappelles de son sourire, de sa musique, de tout. Tu laisses les souvenirs t’envahir, t’habiter une dernière fois, et tu leur dis adieu, pour les laisser partir, pour accepter qu’ils ne feront plus jamais partie de ta vie. Que tu dois les mettre de côté. Alors là, et simplement là, tu prends enfin la parole, tentant de t’expliquer, tentant de le raisonner, tentant de le faire lâcher prise pour que sa présence arrête de te faire autant souffrir.

« Hagan… Je ne peux plus danser. La Reine Blanche m’a arraché la jambe et elle s’amuse désormais à me faire du chantage. J’essaye de la retrouver, je te le jure, mais elle est fichtrement bien cachée, et la Reine est rusée. J’ignore comment accéder à ses incessantes demandes, ni comment contourner son chantage pour retrouver ma jambe et peut-être réussir à danser à nouveau. Alors, je t’en supplie, prend ton violon et va-t-en. Je ne peux rien pour toi, et tu ne peux rien pour moi, sinon me rappeler ma… Ma condition. Va-t-en. Je ne veux pas te faire partir de force, mais si tu ne le fais pas de toi-même, c’est bien ce que je devrai faire. Et crois-moi, je suis encore plus désolée que toi. »
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MessageSujet: Re: VELVET ♦ i beg your dance, i beg for your smile   VELVET ♦ i beg your dance, i beg for your smile 053

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