arrivée à wonderland : 19/06/2011 folies déblatérées : 937 miroir : Aaron Johnson crédits : bazzart & tumblr âge du personnage : uc. lieu de vie : uc. phrase fétiche : uc. mushrooms : uc. j'aime : uc. je n'aime pas : uc. disponibilité : uc
Sujet: LANCELOT △ corrupted lungs Ven 7 Déc - 12:13
maurice o. zimmerman
where is the mirror
C’est toujours la même histoire. C’est l’histoire des bons, et des méchants. Des forts, et des faibles. C’est l’histoire de la vermine. De la nature humaine. C’est l’histoire de la survie. C’est l’histoire de ceux qui se battent. De ceux qui regardent. C’est l’histoire de ceux qui agissent, et de ceux qui attendent. C’est l’histoire de ceux qui veulent trouver la morale là où il n’y en a pas. C’est l’histoire d’une construction si bien ancrée qu’on ne peut s’en défaire. C’est l’histoire des remords, des regrets. C’est l’histoire de tout, c’est l’histoire de rien. A ceux qui espèrent encore, attendez-moi. A ceux qui croient, qui se perdent dans une foi sans nom et sans raison, appelez-moi. A ceux qui sont assez naïfs pour penser qu’on aura un salut, laissez-moi rire. A ceux qui vivent d’amour et d’eau fraîche, qui nourrissent les affabulations des gouvernants et des menteurs, racontez-moi. A ceux qui se persuadent encore que l’être humain est naturellement bon, regardez-moi. Je n’ai ni remords, ni foi, ni loi. Je suis seul et je vagabonde. Je vole, je tue, je bats. J’ai du sang sur les mains, et ce n’est pas qu’une métaphore. Et parfois, quand je me regarde dans le miroir, j’essaie de me persuader que je regrette. Puis j’éclate de rire. Y’a pas de morale, dans ce bas monde. Y’a que des cons qui croient ce qu’on leur raconte.
3 juin 1958 – A l’époque, je suis à New York. A l’époque je ne sais pas encore. Je vis de mes trafics et de mes vols. La cigarette clouée au bec, je regarde de haut ceux qui viennent me demander des services. Ceux qui sont trop lâches pour exécuter leurs désirs les plus profonds. Certains disent que je suis le diable. D’autre, que je n’ai pas de conscience. Moi, tout ce que je dis, c’est que je suis le seul dans tout ce merdier à avoir le courage d’affronter la réalité en face. Ils ont peur des autres. Ils ont peur d’une loi insensée. Moi, j’ai peur de rien. J’ai pas peur du sang. J’ai pas peur de la police. J’ai pas peur des autres. J’ai pas peur de la mort. Je respire à travers des poumons corrompus. Je saigne, mais du sang des autres. Et chaque fois que j’appuie sur la gâchette, un nouveau déclic. Un nouveau pas vers ma mort, à moi. Je ne suis pas naïf. Je ne suis pas le seul. Je sais qu’un jour, on viendra me chercher. Je sais qu’un jour, je le verrai, moi aussi, cet homme qui me tirera dessus. Alors je l’accueillerai comme un vieil ami. Parce que je l’ai déjà vu des millions de fois. J’ouvrirai les bras. Je sourirai. Et je laisserai la balle transpercer ma chair. Le sang gicler. Mon cœur s’arrêter de battre. Mes yeux se fermer. Oui, j’ai imaginé la scène des millions de fois. Et, parfois, j’avais presque hâte. Mais j’étais loin de me douter que l’homme que je verrai, celui que j’avais attendu toute ma vie, se tenait depuis si longtemps en face de moi, juste dans le reflet du miroir. On veut trouver une raison à tout. On veut toujours justifier les actes des autres. Mais s’il y a bien une chose que j’ai appris, c’est que la vérité n’existe que pour ceux qui veulent bien y croire. Et moi, j’étais plutôt du côté du mensonge.
C’est toujours la même histoire. C’est l’histoire de la mort. C’est l’histoire du déni. De la colère. De l’épiphanie. De l’acceptation. D’un au revoir. C’est l’histoire d’un meurtre. C’est l’histoire d’une illusion. C’est l’histoire de la violence. C’est l’histoire de la fin. De la fin qui s’éternise et qui n’en finit jamais de se terminer. C’est l’histoire des faux semblants, de la folie. C’est l’histoire d’un autre monde.
Je suis Lancelot. Je suis le chevalier errant. Je suis le gardien de la liberté. Je suis le protecteur de la Reine Blanche. Je suis prestance, honneur et grâce. Je suis morale et foi. Je suis le contraire de ce que j’ai été. Tout simplement parce que je ne m’en rappelle plus. Ou, du moins, parce que je fais semblant. Un autre monde. Une autre vie. L’occasion de tout recommencer. L’occasion d’oublier. Mais, parfois, le passé est trop gravé dans nos corps pour pouvoir véritablement en disparaître. Alors, à chaque fois que je croise, ce reflet qui m’a tué, je pète un plomb. Je deviens le chevalier sanglant. L’ange de la mort. Je n’ai plus de conscience, plus d’état d’âme. Je ne suis qu’un corps, prêt à tout pour voir le sang couler. C’est ironique, n’est-ce pas ? Je fuyais la morale dans un monde qui ne jurait que par elle. Aujourd’hui, je la cherche dans un monde qui en est dépossédé. J’essaie de trouver une raison là où il n’y a que pure folie. J’essaie de trouver l’ordre là où le chaos règne en maître. Je vis dans le déni. Je vis dans le néant. Je vis dans l’illusion que je peux me racheter. Je vis dans l’illusion que cette vie antérieure n’a jamais été qu’un mauvais rêve. Je ne sais pas que je suis mort. Et je ne veux pas le savoir. Parce qu’ici, tout ce qui compte, c’est de sauver les innocents, d’établir un semblant de justice et de vivre moralement. Et je suis peut-être le plus fou d’entre eux. Parce que je cherche si empressement la raison que je m’en éloigne jour après jour. Malgré moi, oui, bien malgré moi, je sombre dans la folie des illusions et du déni. Je sombre dans le mensonge alors que je cherche la vérité. Parce qu’ici, on est tous des lâches. On se donne le beau rôle, mais on se voile la face. On fuit tous la réalité. On fuit tous un passé peu glorieux. On se perd dans une réalité virtuelle qu’on ne contrôle plus. On devient, chaque jour, de plus en plus fou. Et on erre. On erre au pays de la folie. Alors, lorsqu’elle me rattrape, cette vérité, lorsque je semble l’entrevoir, je plonge dans la démence inconsciente. Je laisse mon corps accomplir son noir dessin. Je le laisse tuer. Ajouter du sang à une rivière déjà bien constituée. Je le laisse hurler. Hurler sa peur, son regret, sa vérité amer, ses remords insensés. Et j’ouvre les yeux. Et je recommence.
Dernière édition par O. Maurice Zimmerman le Sam 8 Déc - 12:09, édité 2 fois
C. Juliet Catwright
after my blood drown in alcohol
finding wonderland
I was the quiet heart
arrivée à wonderland : 19/06/2011 folies déblatérées : 619 miroir : Holland Roden crédits : (c) vid âge du personnage : Une vingtaine d'année en apparence. lieu de vie : ucei phrase fétiche : ucei mushrooms : ucei j'aime : ucei je n'aime pas : ucei disponibilité : disponible pour deux sujets. Age : 28
arrivée à wonderland : 19/06/2011 folies déblatérées : 619 miroir : Holland Roden crédits : (c) vid âge du personnage : Une vingtaine d'année en apparence. lieu de vie : ucei phrase fétiche : ucei mushrooms : ucei j'aime : ucei je n'aime pas : ucei disponibilité : disponible pour deux sujets. Age : 28