sweet dreams are made of this Il fut un temps où tout allait bien pour Mazarine. Depuis le commencement, elle n'a jamais caché son attachement pour le chapelier fou, au point même de devenir son ombre. Elle allait partout où il allait et le soutenait à chaque occasion qui se présentait. On dit qu'elle sait faire le thé comme personne d'autre au pays des merveilles, et qu'elle seule connaît tous les secrets du mad hatter dont elle tomba éperdument amoureuse.

Idylle heureuse, jusqu'à la mort du sad hatter. Tout dégénéra. Aspirée dans le tourbillon de la démence du chapelier, elle devint profondément mélancolique. Prête à tout pour récupérer l'homme dont elle était tombée amoureuse, elle accepta même de subir les expériences qu'il entendait mener sur elle, à l'asile. Il lui injecta des poisons qui la rendirent plus folle encore qu'elle ne l'était et l'enferma dans un enfer sans nom. Dans sa folie sanglante, il lui greffa une horloge à la place du cœur, si bien que Mazarine ne peut plus ressentir que le temps qui s'écoule. Heures, minutes, secondes, sa vie est régie par les engrenages déments du mad hatter. L'amour disparut avec son cœur et fur remplacé par une haine tenace, un besoin de vengeance, un besoin de partir, loin, mais une nostalgie, aussi. Une nostalgie des jours heureux, où elle l'aimait encore.



Toutefois, les sentiments sont minimes, comme une réminiscence de son passé, comme un rappel de son cœur. C'est pour ça qu'elle s'y accroche, qu'elle s'accroche à cette haine. Elle ne veut pas les perdre. Un jour, suite à une diversion de Levis (cf lien), elle réussit à s'échapper. Elle court, des heures durant, jusqu'à se retrouver dans la forêt enneigée. Loin de l'amant fou, devenu un monstre macabre et sanguinaire. Loin de la torture. Loin de tout. Depuis ce jour, elle erre dans but dans le pays des merveilles. Elle cherche un moyen de se venger depuis des années, mais en vain. Peut-être que la raison pour laquelle elle n'y arrive pas, c'est parce qu'elle sait, qu'au fond, elle ressent toujours quelque chose pour le hatter ? Peut-être pas.

So follow me down, would you ? Pauvre Robbie. Il ne sait pas que le temps s'est arrêté, ici ! Sa montre à gousset affiche toujours la même heure, alors, forcément, il est toujours en retard. Il court à travers le pays, pensant avoir des rendez-vous, il erre pensant avoir un but à atteindre. Mais tout n'est que mensonges, illusion, démence. Et Robbie, ce pauvre fou, semble condamné à revivre encore et encore la même journée. La course. L'attente. Le départ. Il vit dans le déni le plus total. Premier conseillé du hatter, il a été contaminé par sa folie au point de parfois devenir dément.

Tous les soirs, à vrai dire, à 18 heures précises, il se rend à l'asile pour torturer quelques fous. Il n'y reste jamais plus de 46 minutes, mais elles suffisent à le faire sombrer dans l'hystérie sanguinaire et mélancolique de la maison de fous. Son autre rendez-vous quotidien c'est, bien entendu, l'heure du thé qu'il ne raterait pour rien au monde. Autrefois connu pour son extrême générosité et sa capacité à dire oui à tous, il a, depuis peu, développé une capacité à marchander tous ses services. Rapace obsédé par le temps, prenez garde si vous ne le remboursez pas à l'heure prévu, il pourrait vous arriver quelque chose de... Fou.

Seek and ye shall find they say, but they don't say what you'll find. Une poupée pas comme les autres. Dotée d'organes, de sentiments et d'une intelligence hors du commun, Prudence est sûrement l'oeuvre la plus réussie du marionnettiste. On en oublierait presque qu'elle n'est pas tout à fait humaine. Prudence vit dans la maison de poupées (dans la partie gaie et joyeuse). Son visage angélique est bien trompeur. Loin d'être aussi naïve qu'il n'y paraît, elle est aux commandes de toutes les poupées mutilées par le marionnettistes et qui résident avec elle dans la maison. Seulement, Prudence se sent rapidement seule, alors elle a trouvé un stratagème. Le jour, grâce aux potions d'agrandissement qu'elle se procure, elle erre dans le pays des merveilles. La nuit, elle retourne dans la maison sanglante avec les autres poupées.

Prudence craint son créateur parce qu'elle sait ce qu'il a infligé à ses autres créations. Elle a peur qu'il lui coupe un bras, une jambe, ou qu'il lui arrache un oeil, surtout s'il découvrait qu'elle était amoureuse d'un humain...

Full of broken thoughts I could not repair Tout comme Mazarine, Levis a subi la folie du mad hatter de plein fouet après la mort du chapelier triste. Expérimentations cruelles et sanguinaires qui l'ont rendu dément. Engrenages, tatouages et cicatrices qui ornent son corps meurtri. Traumatisé, brisé, il est devenu bourreau à la place de ses bourreaux. Contrairement à Mazarine, il ne s'est pas enfui de l'asile où le mad hatter le retenait captif. Non, il a subi ses violentes expériences jusqu'au bout. Il a vu son sang couler sur le sol blanc. Il a vu les vis s'enfoncer dans sa peau. Il a vu sa chair, ouverte, brûlante. Il s'est vu mourir, encore. Endurci, Levis est devenu cruel, fourbe et violent. Il crache sa rage sur les autres et n'épargne personne de son cynisme cuisant. Il reste fidèle au mad hatter qu'il craint plus que tout. Mais il vit loin de lui. Certains sont persuadés que l'ancien Levis reste caché quelque part, enfoui au plus profond de sa folie. Peut-être ont-ils raison. Parce que the dormouse craque parfois. Il s'effondre lors de tortures. Il se perd dans une folie meurtrière et dans le labyrinthe de son âme. Il n'arrive plus à savoir ce qu'il doit faire, qui il doit écouter. Alors il court, il s'enfuit dans le domaine du sad hatter, et il va se recueillir, là où tout est délabré, détruit, comme lui.

Pour oublier ses souffrances, pour ne plus voir les vis implantées dans son corps, Levis prend des champignons recommandés par Absolem qui lui permettent de s'évader un peu plus. En contrepartie, il a souvent l'air endormi et il lui arrive de tomber de sommeil en pleine conversation.

I find it kind of funny, I find it kind of sad, the dreams in which I'm dying are the best I ever had. Abolsem, assise, au milieu de son fumoir. Seule. Les yeux exorbités par la fumée, elle essaie d'oublier. Elle essaie d'oublier tout ce qu'elle sait, parce que ça la tue, et que ça la rend folle. Elle sait qui a tué le chapelier triste. Ou du moins, elle s'en doute. Mais ça la rend démente. Secret qui la détruit peu à peu. Depuis que tout a basculé, depuis qu'il est mort, sa folie s'est aggravée. Joyeuse, en apparence, la tristesse qu'elle ressent au plus profond d'elle ne fait que ressortir, peu à peu. Elle rêve d'un monde meilleur, elle rêve de se transformer, en vain. Alors elle fume. Elle se drogue pour effacer ces pensées de son esprit. Et elle sombre, elle s'écroule. Déjà lunatique alors que tout allait bien, son état empire. Parfois, elle quitte le fumoir pendant des heures et sort se balader dans Wonderland, chez le chapelier triste. Elle pense, elle attend. Bipolarité incontrôlable, elle en arrive même, parfois, à avoir des envies suicidaires, même si elle sait qu'elle est déjà morte. Elle met les autres sur le chemin de la vérité, les entraînant dans les lieux susceptibles de leur révéler leur mort. Elle les guide vers la folie, pour mieux les détruire ensuite. On dit qu'elle a réponse à tout et qu'elle résoudra tous les problèmes. Mais sa folie altère son discernement. Plus personne ne comprend le charabia qu'elle déblatère. Elle se perd dans des pensées incohérentes. Elle se perd dans la folie de wonderland.

Only the insane equate pain with success. Il avait créé cet univers. Ce monde. Rose. Bleu. Jaune. Les couleurs étaient magnifiques, resplendissantes. Il y avait passé des heures, des semaines, des mois. Et au final, il était fier du résultat. La maison de poupées, pour celle qu'il aimait. La magnifique reine blanche. Mais elle en aimait un autre. Et elle resta de marbre face à ses avances. Tourmenté par la rage et l'envie de vengeance, il abandonna la maison et commença à mutiler les poupées qu'il avait fabriqué. Il leur arraché un œil, leur rajoutait des jambes. Il créait des monstres qui prenaient vie sous ses yeux. Blessé, à jamais blessé dans son orgueil, il les chérissait, ces monstres. Il voulait créer la femme parfaite. Sublime poupée qui ne le laisserait jamais tomber. En attendant, il sombrait dans la folie en même temps que le pays. La maison se transforma, comme lui. Un côté beau, magnifique, envoutant. Un côté délabré, glauque, sanguinaire. Les poupées lui obéissaient au doigt et à l'oeil. Dans son petit monde, il avait le pouvoir. Un jour, il réussit. Il réalisa une poupée si réaliste qu'on aurait dit une humaine. Il lui apprit tout ce qu'il savait. Il lui faisait confiance. Il lui fait toujours confiance. Prudence, qu'elle s'appelle. Pour lui rappeler à tout jamais que les sentiments sont inhumains et destructeurs. Pour lui rappeler de ne plus jamais tomber, de ne plus jamais s'agenouiller, mais au contraire, de détruire, tout sur son passage. Seulement, ce qu'il ignore, c'est qur Prudence l'a déjà trahi. Tombée amoureuse d'un humain, apeurée par le marionnettiste, elle songe tous les jours un peu plus à s'en aller. Dans l'ignorance de son égo sur dimensionné, fort de sa violence et de la crainte qu'il inspire, il vit avec ses poupées morbides, s'effaçant peu à peu du monde des humains.

Il pense manipuler tout le monde, et il n'a pas vraiment tort. Mais enfermé dans sa folie, il a de plus en plus de mal à faire preuve de discernement. Chaque jour, il devient plus sanglant. Et ça se voit sur les poupées qu'il mutile.

Look closer, are you like me ? Are you ugly ?Il fut un temps où la Duchesse et la Reine Rouge étaient amies. Les parties de croquet, les tables de repas bien garnies, les éclats de rire à se moquer de la Reine Blanche. C'était l'époque où l'auberge de la Duchesse, les Cuisines Porcines, se portaient à merveille. Un petit coin de paradis dans le domaine de la Reine Rouge. Le tout Wonderland venait s'y rejoindre pour déguster de bons petits plats concoctés par la Duchesse elle-même. Jusqu'au jour où la Duchesse perdit la tête, et c'est lors d'une partie de croquet avec la Reine Rouge que tout s'est jouée, puisqu'elle a fini par la frapper à l'oreille.

Traquée par les sbires de la Reine, son auberge fut fermée. La Duchesse fut arrêtée et c'est grâce à son chat qu'elle fut libérée. En effet, lors d'une partie de croquet, il refusait de quitter le terrain, c'est alors qu'on pensa à sa maitresse pour le faire partir. Une fois le chat parti, on libéra la Duchesse et la laissa vaquer à ses occupations du moment qu'elle ne pénètre pas le château de la Reine et qu'elle ne l'approche plus.

Suite à cette libération, elle décida de se cuisiner un plat, mais trop en colère, elle mit bien trop de poivre et lors qu'elle fini par le déguster, elle en devint folle et plus personne n'aurait pu la reconnaitre. Non, elle n'avait pas changé physiquement, mais la gentille Duchesse chez qui tout le monde venait manger n'existait plus, elle avait été remplacée par une affreuse Duchesse dont tout le monde se cachait par peur de se faire manger. Une véritable cannibale qu'on avait du mal à arrêter.

Après un an de cannibalisme chevronné, les effets du poivre avaient du s'estomper, toujours étant que son nouveau régime alimentaire se trouve être le porc. Sous toutes ses formes, mais son pêché mignon reste les groins, avec un minimum de poivre.

Living in a fantasy but it's way too far, but this kind of loneliness is way too hard. I've been wandering, feeling all alone, I lost my direction and I lost my home...Piggus était frappé par sa mère lorsqu'il était bébé, parce qu'elle pensait qu'il reniflait pour la faire enrager. Ca n'a pas manqué, mais il ne le faisait en aucun cas exprès. Un jour, pris d'une colère noire, elle l'ébouillanta, à la suite de quoi Piggus reçu plusieurs greffes de peau de porc pour que sa peau retrouve une apparence normale. Depuis ce jour, la Duchesse n'a plus jamais brutalisé son fils, même si l'envie ne manquait pas.

Lorsque Piggus est devenu en âge de quitter le nid, il parti visiter Wonderland, dormant un peu n'importe où, à la recherche de l'endroit qui lui ferait oublier son traumatisme. Il refusait les greffes et la brutalité que sa mère avait pu avoir. Il l'a longtemps traité de folle, et à vrai dire, ils ne s'entendaient pas, jusqu'au jour où Piggus trouva l'endroit qu'il aimait le plus. L'arbre vie. Il y découvrit une jeune fille dont il tomba éperdument amoureux. Elle était d'une beauté infinie à ses yeux et rien ni personne n'aurait pu le détourner de son amour. Si seulement elle n'était pas la Reine Blanche et si seulement elle n'était pas déjà promise à un autre homme.

Il la courtisa jour et nuit dans l'espoir qu'un jour elle réponde à ses attentes. Elle failli succomber, un jour, car elle se trouvait belle à travers ses yeux et jamais un homme ne l'avait décrite si harmonieusement. Mais lorsqu'elle découvrit qu'il avait de la peau de porc, elle coupe court à toute discussion et le fit bannir de son royaume. « Comment un homme aussi laid peut-il fouler mes terres en toute impunité ? » Ces mots n'ont jamais quitté la mémoire de Piggus et depuis, il voue une haine inconsidéré envers les dirigeants du pays de Wonderland car d'après lui, aucun d'entre eux ne devrait avoir le droit de gouverner.

The law is just...Just a whisper away... A way home to wonder...Wonder who...Who knows how to measure rules...With a ruler! Cruel rules... Irène est un piège ambulant. Un collet dans lequel votre pied glisse. Enserré. Une toile d'araignée. Elle parle. Beaucoup. Mais vous avez une chance sur deux. Soit elle vous déballe un charabia incompréhensible par des associations de mots bien douteuses, soit son discours a du sens... Du moins, un peu de sens. Mais ne la coupez pas. Mieux, écoutez-la. Elle pourrait se vexer, et croyez-moi, vous ne voulez pas mettre Irène en colère. Elle vit chez la Reine Rouge plutôt par dépit que par réelle volonté. En réalité, s'il y a une chose qu'Irène n'est pas, c'est décidée. Elle hésite toujours, elle a peur, elle angoisse : et si elle faisait le mauvais choix ? Alors elle n'en fait aucun, de choix. Elle se laisse dépendre des autres, leur reprochant ses erreurs. Avec la destruction de Wonderland, elle a tout de même changé. Plus peureuse, elle regarde sans cesse autour d'elle, à l'affut d'un mauvais présage. Très superstitieuse, jamais elle ne passera sous une échelle ou ne croisera un chat noir. Ne lui demandez même pas de prononcer le chiffre treize ou de se regarder dans un miroir brisé. Mais, encore une fois, méfiez vous d'elle. Lorsqu'elle est vexée, Irène est prête à tout pour se venger, quitte à vous attirer dans les affres morbides de Wonderland, pour que vous vous fassiez manger tout cru. Et elle repart en chantonnant.

If I could, then I would, I'll go wherever you will go. Way up high or down low, I'll go wherever you will go... Run away with my heart, run away with my hope, run away with my love. L'histoire d'Arthur commence le jour où il rencontra la Reine Blanche. D'une beauté sans nom il en tomba amoureux dès le premier regard, il n'en fallut pas plus longtemps à la Reine pour succomber au charme du jeune homme. Ils étaient amoureux, près à tout pour conquérir le monde et régner en maitre, avec amour. Ce qui les différenciait des autres dirigeants de Wonderland était cette bonté et cet amour des autres.

Mais au fil des années, la Reine se lassa et préféra d'autres hommes. Arthur n'a jamais eu de cesse de tenter de reconquérir sa belle, en vain. Il lui demandait de le regarder, de lui accorder une autre chance, et même s'ils sont toujours mariés, jamais la Reine n'a reposé le regard sur son mari.

Depuis, le Roi Blanc erre dans Wonderland à la recherche d'une solution. Il regarde sa femme changer au fur et à mesure. Il l'observe détruire son monde. Devenir ce qu'il détestait le plus, et pourtant son amour pour elle est toujours intact, comme au premier jour. Comme si elle ne l'avait jamais donné en offrande à la Reine Rouge pour un faux acte de paix. Il avait été enchainé pendant une semaine, puis libéré par la Reine de coeur en personne. Parce qu'il ne servait à rien de le tuer ou de le torturer si cela n'atteignait pas la Reine Blanche.

Il ne vit que pour l'amour de sa Reine.

We must all play our assigned roles. Are you a pawn or a queen? An idiot or a practiced fool? However this turns out, consider the prospect that you have been misled. Then ask, by whom? De leur vivant, Ivana-Lane et Walrus étaient des acteurs ratés. Artistes incompris, personne ne voulait entendre prler d'eux et de leurs pièces. Alors ils sombrèrent dans la drogue, l'alcoolisme et la précarité. Ils moururent tous les deux de froid dans les années 1900 à St Petersbourg. Mais lorsqu'ils arrivèrent à Wonderland, tout changea. On les reconnaissait pour leur talent, enfin ! Enchaînant pièces absurdes sur pièces absurdes, ils devinrent rapidement une attraction dans le théâtre que le mad hatter avait eu la gentillesse de leur prêté.

Et puis, le sad hatter est mort. Wonderland se dérégla. Le temps s'arrêta. Il restèrent condamnés à jouer la même pièce, encore et encore, jusqu'à ce que ça rende Ivana-Lane complètement folle. Emporté dans la folie de sa femme, Walrus sombra aussi. Obsédé par l'idée d'écrire la pièce parfaite, le couple devient dément, hystérique. Obnubilés par l'idée de la perfection, ils restèrent à écrire des jours et des nuits entiers jusqu'à ce que la pièce Totentanz naisse. Pièce macadre et absurde à souhait qu'ils jouent tous les soirs au théâtre du mad hatter. Totentanz, traduit de l'allemand, signifie danse morbide. Sang, folie, répliques funèbres sont au rendez-vous. Une pièce que seuls les plus insensés pourront comprendre. Pour les autres, souvenez-vous, de toute façon, une fois que vous êtes entrés dans le théâtre, vous êtes obligés d'y rester. Les portes ne s'ouvrent que lorsqu'elles le décident...

Ivana-Lane a soif de succès. Elle ne vit que pour le regard des autres. Elle peut sembler superficielle, mais la folie ne l'a pas encore tout à fait perdue. Elle a conservé une valeur et une seule : la protection de ceux qu'elle aime. Elle mettrait sa vie en danger pour ses amis. Mais il ne faut pas pour autant se fier à elle, des amis, elle n'en a que très peu. La plupart du temps, elle manipule les autres pour qu'ils viennent voir son spectacle ou qu'ils fassent ce qu'elle répugne à faire. Elle est très persuasive et ce n'est pas une si mauvaise actrice que ça.

We must all play our assigned roles. Are you a pawn or a queen? An idiot or a practiced fool? However this turns out, consider the prospect that you have been misled. Then ask, by whom? De leur vivant, Ivana-Lane et Walrus étaient des acteurs ratés. Artistes incompris, personne ne voulait entendre d'eux et de leurs pièces. Alors ils sombrèrent dans la drogue, l'alcoolisme et la précarité. Ils mourirent tous les deux de froid dans les années 1900 à St Petersbourg. Mais lorsqu'ils arrivèrent à Wonderland, tout changea. On les reconnaissait pour leur talent, enfin ! Enchaînant pièces absurdes sur pièces absurdes, ils devinrent rapidement une attraction dans le théâtre que le mad hatter avait eu la gentillesse de leur prêté.

Et puis, le sad hatter est mort. Wonderland se dérégla. Le temps s'arrêta. Il restèrent condamnés à jouer la même pièce, encore et encore, jusqu'à ce que ça rende Ivana-Lane complètement folle. Emporté dans la folie de sa femme, Walrus sombra aussi. Obsédé par l'idée d'écrire la pièce parfaite, le couple devient dément, hystérique. Obnubilés par l'idée de la perfection, ils restèrent à écrire des jours et des nuits entiers jusqu'à ce que la pièce Totentanz naisse. Pièce macadre et absurde à souhait qu'ils jouent tous les soirs au théâtre du mad hatter. Totentanz, traduit de l'allemand, signifie danse morbide. Sang, folie, répliques funèbres sont au rendez-vous. Une pièce que seuls les plus insensés pourront comprendre. Pour les autres, souvenez-vous, de toute façon, une fois que vous êtes entrés dans le théâtre, vous êtes obligés d'y rester. Les portes ne s'ouvrent que lorsqu'elles le décident...

Walrus est moins orgueilleux que sa femme. Il vit, pour ainsi dire, dans son ombre. Mais il a une vie à côté d'elle. Une vie à l'asile. Parce que la folie a eu un effet différent sur lui. Il devient violent, sanguinaire. Il devient impulsif et sans limites. Alors, pour se rassurer, il veut savoir s'il est encore capable de remords. C'est pour ça qu'il passe de temps en temps à l'asile, histoire de torturer un ou eux fous, ou qu'il va dégommer des poupées mutilées à la maison de poupées pendant que sa femme le pense en ballade de santé. Et les faits sont là, même si les remords s'estompent, ils existent toujours et ils le hantent, le faisant sombrer un peu plus encore...

And the shadow of the day, will embrace the world today. Alaska est un des personnages de Wonderland qui a été le plus chamboulé par la mort du Sad Hatter. Non pas parce qu'elle le connaissait, ou qu'elle était rongée par le chagrin, mais parce qu'elle a vu son monde changer autour d'elle et qu'elle s'est trouvée impuissante. Ne pouvant rien faire pour arrêter la destruction de Wonderland, elle a décidé de vivre dans le déni. La jolie blonde peut alors vous sembler tout à fait abordable, voire même naïve, lorsqu'elle vous accueille avec son grand sourire. Mais ne vous y fiez pas. Car c'est cette même personne qui, quelques jours plus tard, peut vous perdre dans le labyrinthe de ronces ou vous livrer à la merci du bourreau. Complètement perdue, elle n'arrive plus à trouver d'équilibre, et se perd entre son bon côté et son mauvais côtés. Alaska et ses milles visages. Elle ne se sent elle même qu'en la présence de Tweedle Dum, mais leur passion semble destructrice.

the world is too heavy, too big for my shoulders. Quand j'y repense, à toutes ces fleurs, à ce soleil resplendissant, à ces libellules qui volaient tout autour de nous, j'me dis qu'on n'aurait jamais pu deviner. Non. On aurait jamais pu deviner quelle tournure allaient prendre les choses. On n'aurait jamais pu deviner qu'il se tuerait. Ni toutes les conséquences que ça aurait sur le pays. On n'aurait jamais pu deviner la noirceur qui nous habiterait, qui nous détruirait, nous aussi. On n'aurait jamais pu deviner la souffrance, les larmes, le sang, la violence. Ténbres qui s'infiltraient doucement dans nos âmes et, sans prévenir, nous contrôlaient.

Des deux jumeaux Tweedle, Tweedle Dee est le plus triste et le plus froid. Totalement déconnecté du monde dans lequel il vit, c'est à peine s'il vous calculera lorsque vous lui parlerez. Pour lui, plus rien n'a d'importance, plus rien n'a de sens, alors autant aller dans cette logique illogique et sombrer dans la folie. Crâne noirci par des pensées morbides, il se défoule sur les autres, sur les fous de l'asile dont il a la garde. Employé par le Mad Hatter pour faire tourner l'hôpital psychiatrique de Wonderland, il ne cesse d'abuser de ses pouvoirs. Expériences étranges et illicites, tortures immorales et aucune pitié. Appâte par l'odeur du sang qui est devenu sa drogue, il déverse sa haine et son désarroi sur les autres. Il n'a plus aucun repère.

Moins sadique que son frère, il s'éclipse souvent de l'asile pour aller jouer du violon, seul instrument qui semble le calmer. Il règne en maître sur le royaume du sad hatter et a pris, en quelque sorte, la direction du château où il connaît tout le monde. Il veut plus que tous les autres comprendre ce qu'il s'est passé et trouver une solution au chaos qui règne à Wonderland, avant qu'il ne devienne trop fou, avant qu'il ne soit trop tard.

Just gonna stand there and watch me burn. Ses doigts parcouraient les murs délabrés du château du chapelier triste. Elle se souvenait de l'éclat qu'il y avait, autrefois. Elle se sentait bête d'y avoir cru. D'avoir cru à toutes ces merveilles. D'avoir cru à tous ces mensonges. Il lui avait dit qu'il l'aiderait. Il lui avait dit que tout irait bien. Quelle cruche elle avait été de le croire ! Elle se haïssait d'avoir été aussi naïve. Alors s'en était décidé. Plus personne ne lui ferait jamais de mal. Plus personne ne la manipulerait. Jamais.

Vision noire du pays des merveilles, vision sombre des hommes. Elle sombre dans la pire des démences, la dépression. Elle ne se réjouit de rien, se méfie de tout. Elle ne se confie à personne. Alors parfois elle explose. Elle explose et fait des choses stupides, comme se jeter d'une falaise, et espérer qu'on la rattrape.

Let me tell you a story that will make your skeleton cry. Avant, Denis vivait dans l'ombre de son frère. Plus intelligent que lui, plus talentueux que lui, plus « tout » que lui, il n'était que le suiveur, la copie, juste bon à lui être fidèle. Il était le jumeau. Peine qui le rongeait doucement, mais il aimait son frère plus que tout, alors il prenait sur lui et essayait de se démarquer à chaque fois qu'il le pouvait. Le Chapelier Triste a été le seul de Wonderland à considérer Denis comme une personne à part entière, et pas seulement une copie de Tweedle Dee. Alors, quand il est mort, tout a basculé. Tué par le chagrin, Denis s'est mis à boire et à fumer, beaucoup. Il s'endormait dans le doux parfum de la folie. Et plus le temps s'écoulait, plus il devenait fou. Habité par une rage sans précédent, il tourna mal. Le gentil Denis devint noir, ténébreux, sadique. Lorsque le mad hatter lui proposa de reprendre l'asile, il n'éhsita pas une seconde. Au début, il réprimait ses envies, mais au fur et à mesure, il lâchait prise. Sa conscience n'était plus qu'un murmure, loin, qu'il n'entendait plus. Fou à lier, il torture les patients et n'hésite pas à faire des expériences sur eux. Il assiste et commande le Docteur Grey. Enfermé dans sa prison de folie, il dort même avec une camisole. Plus fou que les patients à qui il fait subir les pires atrocités, il ne s'explique plus rien. Il estime, d'ailleurs, que les fous ont de la chance de l'avoir comme gardien, parce qu'il les fait souffrir avec humour. Mais le gros dur qu'il se plaît à jouer se surprend parfois à sortir de l'asile dans le seul et unique but de LA voir...

So it's over. This time I know it's gone. Salt water, tasted it too long. I only know I'm wrong, now I know it's gone... Up in flames, up in flames, up in flames, we have slowly gone. Le chat. Son sourire qui disparait au loin. Les gouttes de sang qui tâche son sourire. Voilà ce qu'elle était devenue. Elle guidait toujours les nouveaux arrivants, c'était sa mission. Mais dans le secret, car désormais, elle était considérée comme une traitresse. Elle était là, au moment de la mort du chapelier triste. Et elle sait ce qui l'a tué. Mais le chapelier fou n'écoutait rien de ses histoires. Il l'a accusé de trahison avant de la torturer pendant des jours dans l'asile des Tweedle. Ivory l'a aidé à s'échapper quelques temps plus tard, mais la maison des fous a quelque peu altéré sa clairvoyance, elle qui était jadis la plus lucide de tout le pays. Aujourd'hui, elle n'est rien de plus qu'une traitresse, et tout les partisans du chapelier fou lui font payer la mort du frère de leur maître. Elle ne réagit plus, et laisse les coups pleuvoir sur son corps déjà meurtri.

La folie a atteint son apogée dans le pays des merveilles. Et plus personne ne fait confiance à ses anciens amis. Isolée de tous, quelques rares personnes sont encore de son côté. En attendant que la vérité éclate au grand jour.