Un oiseau s’approche. Vous vous retrouvez au creux de racines larges appartenant à un arbre immense. Il semble plus robuste que jamais. L’oiseau continue de s’approcher et vous vous relevez en contemplant les environs. L’oiseau est si petit que vous finissez par le perdre de vue alors qu’il arrive à seulement quelques centimètres de vous. Puis soudainement, un lapin blanc se matérialise devant vous. Il a de longues oreilles, son pelage est d’un blanc éclatant. Il porte une veste de costume bleu et sort une montre à gousset d’une petite poche avant de s’exclamer : « Nom d’une horloge ! Nous sommes en retard ! » Ni une ni deux, il vous prend par la main et vous emmène jusqu'à une porte avant de vous poussez pour la passer. Vous êtes à présent seul face à une table immense et l’on semble vous attendre. « Vous êtes en retard pour le thé ! Asseyez-vous ! »
Sale connerie, ouais. Il marche, il erre depuis des heures déjà, il n'a plus aucune notion du temps, il a perdu toutes facultés à penser. Il marche juste, sans but, sans moral. Homme à l'image d'une génération râtée, il s'émerveille de la faune, de la flore, mais il ne comprend pas grand chose. Il y a quelques secondes, un lapin vient de faire son apparition, caricature des hommes politiques contemporains, il se plaint sans arrêt, lâchant des "vous êtes en retard".

En retard ? En retard pourquoi ? Pour se prendre un shoot, pour se bourrer la gueule à outrance ? Il n'en sait que trop rien. Il sait simplement qu'il est en retard. La nature respire la beauté, et cette table, cette table qui se dresse devant lui, immense bout de marbre. Elle se dresse, des couverts propres se tiennent dressés, tous immaculés. Le jeune Duke s'étonne encore de ce qu'il se passe ici, tout semble dingue. Un lapin qui parle, ce n'est déjà pas normal, mais alors, un lapin qui veut prendre le thé, c'est complètement fou.
Il sent qu'on le dévisage. Il sait qu'il est observé. On doit regarder sa cicatrice, tout le monde regarde toujours cette cicatrice qu'un célèbre mage noir lui a fait. Ce mage noir s'appelle Cacambo, et il est un serviteur de la famille. Ce mage noir est africain, et un jour, il est tombé avec des assiettes, il est tombé d'une manière à lui entailler violemment le front. Mais passons, il est certain qu'on le scrute, il est certain qu'on le teste en ce moment. Est-il digne de prendre le thé avec des animaux parlants ? Allons donc, cet homme est bien trop moche. Allons, il est indigne de prendre un putain de thé avec des putains d'animaux qui parlent. Il regarde, lorsqu'il sent un mouvement dans l'ombre qui se profile autour de la table ensoleillée. .

Votre parcours est semé d’embuche et vous voilà face au célèbre Mad Hatter dont on vous a tant parlé. Il est bien plus grand que vous ne l’imaginiez et semble bien plus fou encore. Il lève son large chapeau de sa tête pour vous saluer avant de vous attraper, petite larve que vous êtes, dans sa main trop immense pour y échapper. Ses yeux se plissent, il vous dévisage. « Que viens-tu faire ici ? » Son étreinte se resserre. Il pourrait vous broyer en quelques secondes s’il le voulait. « Est-ce toi qui a tué mon frère ? »
"Je viens chercher bonheur loin des animaux qui parlent. Parce que cette bande de nazes m'ont fait flipper. Attends mec, j'étais tranquillement entrain de marcher dans ton pays de malade mental, et là, d'un coup, tu vois, y'a un lapin qui débarque et qui me demande de venir prendre le thé. Comme un con, je le suis, et ils m'ont filé la flipe de ma vie, parce qu'ils ont bougé dans l'ombre, et là, qu'est-ce que je vois sortir des feuillages ? Un putain d'âne avec une barbe.
Alors autant te dire que tu me fais pas peur, toi, parce que franchement, ce pays me semble complètement fou. Ca me fait même peur de te voir, avec ton haleine à réveiller les morts. Tu me fais pas peur, mais j'aime ta main, je pourrais même y dormir, vieux dingue.
Pour ce qui est de ton frère, je le connais même pas. Mais j'connais bien ta mère, et si t'es comme ça, c'est peut-être à cause de moi. J'en sais rien, et je m'en tape vraiment, écoute, lâche moi et laisse moi continuer, j'ai autre chose à foutre qu'à te faire la conversation, j'dois trouver un moyen de me barrer d'ici, tu connaîtrais pas une sortie ? .

L’eau est si rouge par ici. Tout cela est bien étrange. Vous entendez crier derrière vous et vous retourner. Une tête et un nez énorme vous font face. « Coupez-lui la tête ! » Du sang vient gicler provenant de la main de la Reine Rouge pointant son doigt crochu sur vous. Ses sbires ne tardent pas à arriver. Pris de stupeur vous tomber dans les eaux troubles de la rivière de sang et vous évanouissez dans votre dérive. Les cauchemars vous submergent. Assis dans une barque avec le lapin blanc, une tasse de thé à la main, tout semble pourtant bien se passer, jusqu’à ce que l’eau redevienne rouge et que la tête du lapin blanc explose en mille morceaux. Vous êtes happé par les eaux et vous retrouvez au dernier endroit que vous avez foulé avant votre arrivée à Wonderland.
Que se passe-t-il ? C’est ici que vous nous raconterez la mort de votre personnage, et sa réaction face à ce souvenir cauchemardesque. 20 lignes.

Le temps est calme par ici. Vous arpentez le froid et la neige depuis quelques heures, et pourtant, rien ne semble vous perturber. Le château de la Reine Blanche vous fait face, vous décidez d’y entrer. Tout est si … glacial. La robe blanche et la longue chevelure tout aussi pale viennent vous surprendre. La Reine est si belle, tant de beauté pourrait faire peur. Elle vous invite gentiment à vous installer près d’elle, vous acceptez. Assis face à la Reine la plus belle de Wonderland, vos yeux n’ont de cesse de contempler les siens. « Je suis belle n’est-ce pas ? » Elle semble vous hypnotiser. Vous rendre fou. Votre tête pourrait exploser. Ne fermez pas les yeux, elle pourrait mal le prendre. Une main posée sur la votre, elle se rapproche délicatement et souffle à votre oreille. « Voudrais-tu te regarder dans mon miroir ? »
Cette reine, cette affreux monument de laideur. Elle est affreuse mais intriguant, somptueuse même, par sa laideur. Le jeune homme est captivé par la demoiselle, son nez, ce groin vit, elle respire. Au moins, il n'existe pas de rhume assez puissant pour lui procurer des gênes respiratoires, il ne doit pas non exister de bigoudis assez puissant pour retenir cette coiffure. Quoiqu'encore, dans ce pays de malade mental, tout est possible. Il est possible que des soldats soient moches, très moches, il est aussi possible que la reine qui les gouverne soit d'une horreur monumentale. Elle lui propose son miroir, et il se contemple. Un monstre, c'est ce qu'il est. Plutôt bel homme, cette cicatrice lui déforme le visage, sur le front, cet éclair est le symbole de sa perte, autrefois séducteur, aujourd'hui, il est un paria, il vit complètement éloigné des femmes, il déteste son image et cela est réciproque, on lui dit que lui, n'est plus le bienvenue dans les salons où il aimait séduire et discuter, cette horreur est faite pour être seule,.

Il se regarde quelques secondes et reporte son regard sur la reine, ces yeux hypnotisent ses yeux innocents, qu'elle est intriguante, qu'elle est somptueuse. Il lui fait immédiatement confiance, même si elle voulez lui couper la tête quelques minutes auparavant, il a envie de lui faire confiance, de rester près d'elle et de ses sbires, il a envie d'épouser son système, même son miroir aux milles et unes laideurs. .

La mort. Elle vous a pris. Emportée. Dans un monde que vous n’auriez jamais du découvrir. Certains n’auraient jamais voulu venir ici. Et pourtant … Personne n’a choisi d’être ici et encore moins le Sad Hatter. Pourquoi ? Parce qu’il est trop malheureux. On raconte qu’il s’est suicidé. D’autres pensent qu’il a été tué. Mais par qui ? Personne ne sait la véritable histoire. L’avez-vous déjà vu ? étiez-vous à Wonderland avant la mort du Sad Hatter. C’est bien ce qu’il me semblait. Un chuchotement dans les bois. « N’approchez pas des sables mouvants. » Vous avancez vers le sable, comme irrésistiblement attiré. « N’approchez pas du labyrinthe. » Mais votre instinct vous encourage à y aller. « Ne pénétrez pas mon domaine. » Vous faites face au château délabré du Sad Hatter. Tout est dévasté.

Depuis son arrivée, il a vécu bien des choses en ces lieux. Depuis son arrivée, il n'est plus le même homme. Assasiné de son vivant par une famille qui refusait de vivre avec quelqu'un d'aussi laid que lui, il se sentait complètement abandonné mais il a trouvé la Reine Rouge. A son arrivée, cette femme lui montra la voix, elle lui montra qu'en ce monde, on pouvait être moche et puissant, et c'est pour cette raison, peut-être qu'il s'y plait, parce qu'il a pu devenir quelqu'un de nouveau. Même si la Reine Blanche se la joue cannibale et vampire, même si les animaux parlent et que des créatures d'une rare difformité se mêlent à la vie de Wonderland, il est heureux d'y vivre. Il est heureux d'être coincé ici. Ce monde irréel que les grands écrivains imaginaient de différentes manières, ce monde si propre et si naturel, ce monde où Adolf Hitler n'est qu'une vielle peau rousse, un monde où la mocheté prend sa revanche sur la beauté.

Il regarde ces ruines. Il contemple le monument qui fut autrefois un grandiose château d'une rare beauté, mais aujourd'hui, ce n'était plus rien, plus rien que des ruines parfois fumantes, parfois éteintes, comme si un esprit brûlait perpétuellement à l'intérieur.

Le Sad Hatter a emporté Wonderland dans sa tombe, ou d'une moins, sa mort a entraîné des changements d'une conséquence lourde, le monde des merveilles n'est plus aussi merveilleux qu'avant, et des conflits milénaires se ravivent, sous la croupe, sous la libération de la mort du chapelier.Le jeune homme voit cela avec discernement, tantôt bien, tantôt mal. Il a connu la mort du chapelier, et se souvient d'avant, des temps où le dingue vivait encore. Ce mastodonte de connerie et de folie. Son château inamié semble renfermer une âme, il semble renfermer de très sombres desseins, et il sait que les présages ne sont pas bons, il ne sait pas pourquoi, mais il frémit, il ne se sent pas bien, et l'envie d'envoyer une salve de vomie ne lui manque pas, si seulement il pouvait vomir. .