L’odeur de la mort s’infiltre peu à peu dans vos sinus, mais ce n’est pas ce qui attire votre attention. Là-haut, tout en haut, sur la plus haute tour du château délabré, les aiguilles de l’horloge infâme tournent. On entend encore l’écho se propager dans la vallée. Il est dangereux de s’infiltrer dans le labyrinthe de ronces, surtout dans une matinée comme celle-ci. Brouillard froid, frigorifié, hanté par la mort et la fatalité. Le désespoir s’empare de vos âmes et les broie, encore et encore. Pourtant, il faut avancer, car leurs pas rythmé par les tambours se rapprochent. Les gardes de la Reine Rouge vous poursuivent. Calixte et Mowgli, l’instant de vérité est arrivé.


L’ordre de passage est le suivant : Mowgli postera en premier, suivi par Calixte. Celle-ci détient des informations importantes pour l’intrigue, c’est pourquoi elle est recherchée par la Reine. Mowgli, tu pourras choisir de l’attraper pour l’amener à la Dame de Cœur, ou de lui poser des questions pour en apprendre plus. Calixte, méfies-toi de l’eau qui dort, on n’est jamais sûr de rien à Wonderland. Le maître du jeu pourra intervenir à tout moment dans votre RP, mais vous seuls déciderez de la tournure que prendront les choses. Bon jeu et… Bonne chance.

Tic tac. Tic tac.

Je devais mettre à la poubelle mon cœur en bois. Je me fabrique un cœur de pierre, pour devenir une grande fille. J’avais un cœur de verre, si fragile.

Nostalgique, j 'étais retournée au château du Sad Hatter, mon ancien ami. L’odeur de la mort règnait ici, une odeur qui me transpercait de part en part. La mort, je l’avais provoquée. Je m’étais suicidée. Je m’étais donnée la mort. Les médicaments, l’alcool, l’étoile montante s’était eteinte à son sommet. Le talent m’était montée à la tête. Mon orgueil m’avait tuée. Je me retrouvais prisonnière d’un monde aussi loufoque que déjanté. J’étais folle, une folie déraisonnée et irraisonnable. J’étais perdue de ce monde que je comprenais, et que je connaissais comme ma poche à mon plus grand désarroi. Comment était-ce-possible les aiguilles tournent ? Le temps est revenu à Wonderland. Le tic tac des aiguilles résonnaient dans mon cœur. Que tout cela était étrange. Un signe du Sad Hatter, son esprit hantait encore ses murs. Mes yeux rivaient sur le haut du château là où l’horloge se trouvait. Que se passait-il ? Je frissonnais, il faisait terriblement froid à l’entrée de ce labyrinthe de ronces. J’avais les doigts gelés. Je me retranchais dans ma tristesse habituelle. Je pris mon châpeau en l’honneur du Sad Hatter dans mes mains par respect à mon ancienne maison. Ma chambre devait être encore là, délabrée surement. Ma dérive, ma débacle, mes pas sans but me ramenaient quelque fois ici. Je ne pouvais pas me permettre de venir trop souvent, je me cachais des gardes de la Reine Rouge. Un brouillard nous envahit, on y voyait guère loin. Hanté par la mort et la fatalité de la vie, une ambiance glauque et morbibe régnait ici. Quelle tristesse. Un terrible desespoir s’empare de moi, déjà que habituellement ce n’était pas la joie mais là je n’avais qu’une envie mettre fin à mes jours. Je sentais un regard se posait sur moi. Je ne me retourna pas. S’il voulait vivre, je ne posais jamais les yeux sur Mowgli, j’ignorais comment ce petit homme était.

Tout mon être s’affolait, je n’entendais pas seulement le tic tac des aiguilles qui suivaient toujours le même rythme, la même cadence. Il y avait autre chose, un son que je connaissais et que je fuyais à toutes jambes dés que je l’entendais. Un bruit que tout Wonderland – sauf les disciples de la Reine Rouge et ses partisans – craignaient. Des pas rythmés par des tambours, au loin on entendait puis le son peu à peu se rapprochait. Quelle mauvaise idée avais-je eus de venir au Château à cette sombre matinée, et j’avais entrainé Mowgli avec moi en plus. En même temps, quand il savait que j’étais en danger ou que je risquais quelque chose j’avais du mal à m’en détacher, heureusement d’ailleurs. Quelque chose m’avait attirée. Mon corps guidait par le tic tac des aiguilles, mon destin attirait par elles. Les sbires de la Reine Rouge nous poursuivaient, ils avaient du voir nos traces. Mowgli saisit ma main, et il m’entraina avec lui dans le labyrinthe de ronces. J’ignorais s’il savait ce qu’il faisait, mais c’était une pure folie de rentrer là-dedans. Je le suivais tout en baissant la tête et regardais le sol défilait. Ce labyrinthe était tel une tour infernale, j’espèrais qu’on puisse en ressortir vivant.

« Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas. Ils m’ont retrouvés. Je me cachais d’eux. Ils vont nous poursuivre. Nous retrouver, nous enfermer. Je ne veux pas avoir à faire à elle. Mowgli, nous sommes perdus. J’ai peur. » Mes paroles s’enchainaient à toute allure, j’étais affolée. Prête à aller n’importe où dans ce labyrinthe, à fuir, à me perdre. La fin était plus que proche. « Ne t’arrêtes pas, nous devons continuer, nous devons leur échapper. J'ignore ce qu'il se passe mais toi aussi, tu as remarqué les aiguilles, le temps est revenu à Wonderland. » Je pris les devants pour éviter que mes yeux se posent sur mon ami. Nous étions perdus. Nous n'avions aucuns espoirs de sortir vivant d'ici.

Tic tac. Tic tac. Boum.